Art&fact - Voyage - Andalousie

Séville, Cordoue et Grenade

Du lundi 20 au lundi 27 octobre 2025

En 711, Tarib Ibn Ziyad débarque à la tête d’une armée à Gibraltar, marquant le début de la conquête musulmane de la péninsule ibérique : ce territoire s’appellera Al-Andalus et donnera son nom à l’Andalousie. Jusqu’au XVe siècle, Al-Andalus laisse derrière elle des monuments remarquables au décor foisonnant, avec ses arcs outrepassés et ses palais qui alternent jardins et patios ombragés. L’année 1492 marque à jamais la région par la découverte du Nouveau Monde d’abord, qui sera synonyme d’immenses richesses pour Séville, et par la fin de la Reconquista des rois catholiques.

Séville, capitale andalouse sur les rives du Guadalquivir. Le quartier de Santa Cruz conserve encore son urbanisme médiéval, fait de ruelles étroites et sinueuses et de patios fleuris. La ville est reprise par les rois chrétiens dès 1248 et son monument le plus célèbre, la Giralda, minaret almohade du XIIe siècle, est transformé en campanile de la nouvelle cathédrale. Quant à l’Alcazar, la forteresse musulmane, elle fascine les chrétiens qui en font l’un des plus beaux bijoux de l’art mudéjar, empruntant les techniques et ornements de l’Orient. Mais la ville connaît son apogée aux XVIe et XVIIe siècles alors que Séville devient le point de départ de toutes les grandes explorations vers le Nouveau Monde. Au Musée des Beaux-Arts, nous découvrirons les grandes figures de ce Siècle d’or espagnol (Zurbaran, Murillo, Velázquez).

Cordoue, à la croisée des religions. Capitale de l’Émirat puis du Califat de Cordoue, la ville est un foyer culturel et intellectuel de premier plan au Moyen Âge, brillant par ses bibliothèques et ses écoles. De cet âge d’or nous est resté la grande mosquée, l’un des édifices les plus impressionnants d’Occident. Dotée d’une véritable forêt de colonnes (plus de 800 !), la Mezquita est transformée en cathédrale au XIIIe siècle et reste un monument emblématique de la région, mêlant les traditions musulmane et chrétienne. L’ancien quartier juif conserve quant à lui tout son charme médiéval, avec ses maisons blanchies à la chaux, et surtout son ancienne synagogue, l’une des rares encore debout après l’expulsion des juifs en 1492.

Grenade et les derniers feux d’Al-Andalus. L’Émirat de Grenade est le seul royaume musulman qui résiste aux rois catholiques du XIIIe siècle à 1492. La dynastie des Nasrides se fait bâtir de somptueux palais sur l’Alhambra, véritable joyau artistique au décor foisonnant de calligraphie, d’azulejos (faïences)… Les rois chrétiens ne pourront qu’être fascinés par ce décor grandiose et nombre d’entre eux en feront leur résidence, dont Charles Quint. La Reconquista de Ferdinand d’Aragon et d’Isabelle de Castille s’achève véritablement par la prise de Grenade qui devient tout un symbole : c’est ici que le couple est inhumé, dans une chapelle au gothique isabélin dotée d’une collection artistique de grande valeur (Memling, Van der Weyden, Bouts…).