Art&fact - Voyage - Grèce

Cyclades : la civilisation des îles

Du lundi 1 au dimanche 14 mai 2023

Notre voyage dans les Cyclades de cet automne a rencontré un beau succès : certains d’entre vous ont manifesté leur intérêt lorsque le voyage était déjà « bouclé ». Nous vous proposons donc une réédition de ce voyage, au mois de mai 2023. Le programme est sensiblement le même : archéologie cycladique, découvertes pédestres des villes et villages, vignes volcaniques, églises et chapelles byzantines, dédale de ruelles, de passages et d’escaliers, rythmes de la mer et des traversiers,… dans la floraison du printemps, un périple dans des paysages magiques modelés par une géologie et une histoire complexes, et où l’homme est présent depuis près de dix millénaires : Santorin, Paros, Délos, Mykonos, Naxos et Syros seront les étapes de notre odyssée égéenne.

Les Cyclades au cœur de la mer Egée
Le centre de l’archipel égéen (ἀρχιπέλαγος : étymologiquement, la mer « principale ») est constitué d’environ 250 îles et îlots, qui forment comme un cercle autour de Délos, île sacrée où la légende fait naître Apollon et Artémis. Une des premières civilisations de l’Europe s’y développe à l’Âge du Bronze (3200-2000 Av. J.C.), connue par la réalisation de sculptures aux formes épurées, dont la modernité n’est apparue qu’au début du 20e siècle… Carrefour insulaire où le commerce se développe durant tout l’Antiquité gréco-romaine, ces îles âpres, battues par les vents et dans le souffle chaud des vents d’été, ont toujours été un enjeu des maîtres de la Méditerranée orientale. Au Moyen Âge, les Latins d’Europe s’en emparent et y recréent une féodalité à l’occidentale : les Sanudo, Dandolo, Ghisi contrôlent le duché de Naxos et les îles voisines au cœur de l’empire byzantin. La qualité des marbres locaux (Paros, Naxos, …) et les ressources de la pêche n’ont pas su maintenir l’économie de ces îles, souvent victimes de la piraterie : l’émigration massive aux 19e et 20e siècles vers l’Amérique et l’Australie ont semblé faire la fin de l’archipel. Le tourisme estival est aujourd’hui devenu la ressource principale de la région.

Découvrir les Cyclades en une dizaine de jours…
Cela vous donnera l’envie d’y retourner ! L’univers insulaire de la Mer Egée fascine par ses paysages, ses couleurs, le bleu, le vert et le glauque et toutes leurs nuances, le blanc immaculé des maisons, l’épure géométrique de l’architecture vernaculaire cycladique est comme un archétype du fonctionnalisme, la vie coule au rythme des traversiers qui relient entre eux ces microcosmes, la ville principale s’appelle souvent « Chora » (χώρα = territoire, pays), les villages sont perchés depuis le Moyen âge sur les pentes, pour échapper aux pirates barbaresques qui infestaient l’archipel aux époques byzantines et ottomanes… Comme une mosaïque de mondes à la fois juxtaposés et distincts. Chaque île a sa propre « psychè », son âme qui la rend unique.

Syros
C’est l’un des foyers de la civilisation cycladique des 3e et 2e millénaires. Contrôlée successivement par les Perses, les Athéniens, les Macédoniens, les Ptolémées d’Egypte, les Romains, puis les Byzantins, Syros connaît entre le 13e et le 16e siècle un important chapitre vénitien. Au 19e siècle, lors de l’indépendance de la Grèce, Ermoupoli (« Ville d’Hermès », bâtie sur la côte) connaît un fort développement économique et industriel, avant d’être supplantée par le port du Pirée. Ermoupoli conserve de cette période une architecture néoclassique qui témoigne de sa prospérité (maisons d’armateurs, opéra,…).

Naxos
La plus grande des Cyclades, c’est là que Thésée abandonna Ariane après s’être échappé du labyrinthe de Crète. Naxos culmine à 1000 mètres, au mont Zas (« Zeus ») où l’on trouve des traces d’occupation humaine dès le 4e millénaire. De la prospérité de l’époque archaïque (exportation de marbre et d’émeri) au duché de Naxos des familles Dandolo et Sanudo, l’île a toujours été un des pivots économiques et culturels de l’archipel.

Paros
Réputée pour son marbre translucide, Paros et les îlots voisins sont habités depuis plus de 9000 ans ; proche de Naxos, sa rivale, Paros est l’un des principaux foyers de la civilisation cycladique (-3200/-2000), et devient dès l’époque archaïque (-750) un important centre commercial de l’Egée. Au Moyen âge, l’archipel se christianise : Paros abrite le plus ancien baptistère de la mer Egée ; au 13e siècle les Vénitiens réemploient les éléments du temple antique de Déméter pour édifier leur forteresse sur l’île : le kastro de Parikia est un étrange « patching work » de fragments archéologiques.

Délos
Avec Delphes, Olympie, ou Dodone, Délos est l’un des plus importants maillons du tissu spatial de la mythologie de la Grèce antique. C’est l’île où Léto donne le jour à Apollon et Artémis : autrefois nommée Astéria (la sœur de Léto, l’étoilée, devenue invisible « a-délos > α-δηλος » pour échapper à Zeus), l’île devient « visible - Δηλος» et sera pendant des siècles l’un des lieux de culte les plus fréquentés de la Méditerranée orientale. De l’époque archaïque à la fin de l’antiquité romaine, Délos est un port cosmopolite où abordent des navires venus d’Occident et d’Orient.

Santorini
Le volcan de Thira explose aux environs de -1600 : il n’en reste qu’un cratère éventré, spectaculaire, sur la crête duquel nichent les villages de Thira, Oia, Akrotiri. Sur les flancs du volcan immergé, l’archéologue Spyridon Marinatos met à jour dans les années 1970 des vestiges archéologiques d’une implantation du 2e millénaire, qui vient éclairer d’une lumière nouvelle les éléments déjà connus des brillantes civilisations insulaires et thalassocratiques (les Minoens) qui dominent l’Egée pendant l’âge du bronze.