Art&fact - Voyage - Ouzbékistan

La Route de la Soie

Du lundi 5 au vendredi 16 juin 2023

Au cœur de l’Eurasie, l’Ouzbékistan est l’un des espaces où depuis plus de 3000 ans les cultures et civilisations de cet immense ensemble ont tissé des liens, nourris d’échanges et d’influences croisées. La célèbre Route de la Soie, dont Samarcande était un carrefour essentiel, résume le rôle fondamental des routes caravanières qui reliaient la Méditerranée, l’Océan indien, l’Indonésie et l’Extrême-Orient. De cet incessant brassage culturel, l’Ouzbékistan conserve les traces de brillantes civilisations marquées par les mondes grec, perse, arabe, turc, mongol et russe avant de devenir un état à part entière en 1991. Si la steppe et le désert constituent de magnifiques paysages, le principal trésor du pays est sans conteste son patrimoine architectural, dont les mosquées, madrasas et autres mausolées aux éblouissantes mosaïques de faïence figurent parmi les monuments les plus prestigieux du monde musulman.

Ouzbékistan - Samarcande

Samarcande, la capitale des Timourides. Aucun nom n’évoque mieux la Route de la Soie que Samarcande. Principale ville de l’antique Sogdiane conquise par Alexandre le Grand en 329 avant J.C., Samarcande prospère au carrefour des grandes routes commerciales venant de Chine, de Sibérie, de Perse et d’Occident. Si elle est dévastée par le grand empereur mongol Gengis Khan en 1220, elle retrouve sa splendeur et son statut de capitale à la fin du XIVe siècle sous Tamerlan. Le vaste empire timouride, qui inclut plusieurs pays actuels de l’Asie centrale, ne survit à Tamerlan qu’un siècle et finit par tomber en 1507 aux mains des Ouzbeks.

Shakhrisabz, la ville natale de Tamerlan. à une septantaine de kilomètres au sud de Samarcande, Shakhrisabz est une des villes les plus anciennes de l’Asie centrale : fondée au VIIIe siècle avant notre ère, la ville est achéménide, puis devient grecque : Alexandre y rencontre Roxane en 328. Mais c’est surtout la ville où naît Tamerlan en 1336. De nombreux édifices y rappellent la splendeur de la dynastie timouride.

Boukhara, au cœur du khanat des Ouzbeks, est une autre étape caravanière importante ; la ville connait un premier âge d’or lorsqu’elle devient capitale des Samanides (dynastie iranienne) vers 900, émergeant alors comme la cité de l’Islam, des sciences et de l’art. Au XIVe siècle, Tamerlan détruit partiellement la ville afin qu’elle ne porte pas ombrage à Samarcande alors désignée capitale. Au XVIe siècle, elle retrouve cependant son titre au sein du khanat de Boukhara fondé par les Ouzbeks, et le conserve jusqu’au début du XXe siècle, à l’arrivée des Russes.

Khiva semble avoir évolué à l’abri de son enceinte. Ultime étape des caravaniers avant la traversée du désert en direction de la Perse, Khiva prospère déjà au VIIIe siècle. Cette abondance repose cependant sur la richesse agricole de l’oasis et sur le commerce des esclaves lorsqu’elle est capitale de l’ancien khanat de Khiva, entre la fin du XVIe siècle et 1920. Cette aisance permet à la ville l’édification de monuments religieux et administratifs luxueux à l’intérieur de sa muraille (mausolée de Pahlava Mahmud, la Grande mosquée, le Kalta minor, le minaret tronqué…).